Les taux d'intérêt retrouvent leur niveau plancher de 2016. Ce qui doit inciter certains emprunteurs à rendre visite à leur banquier pour envisager une renégociation. À la clé, ils pourront bénéficier de belles ristournes sur le coût de leurs crédits immobiliers. Il ne leur reste plus qu'à préparer ce rendez-vous pour saisir cette belle opportunité.
De nombreux médias se font l'écho de la baisse des taux. Ce qui ne doit pas manquer d'attirer l'attention pour envisager une renégociation. Avec des taux qui flirtent avec le 1 % pour les meilleurs dossiers, cela laisse à penser qu'il faut faire un peu de charme à son banquier pour profiter de ces valeurs extrêmement intéressantes. D'autant qu'il faut aussi rediscuter des conditions accordées au niveau de l'assurance emprunteur. Voilà un rendez-vous qui promet de rapporter gros !
Depuis 2014, les taux d'intérêt baissent régulièrement, malgré une légère remontée apparue mi 2015, mais qui a été très vite contenue pour favoriser l'investissement et la croissance. Ce qui nous permet aujourd'hui d'emprunter deux fois moins cher qu'il y a 4 ans. Sur 20 ans, les crédits se négocient autour de 1,60 % alors qu'il fallait compter avec un taux de 3,30 % début 2014.
Un contexte qui apparaît très avantageux pour les emprunteurs actuels, mais qui ne laisse pas sur le chemin tous ceux qui ont signé il y a quelques années. En effet, ils peuvent renégocier leur prêt immobilier dès lors que l'écart de taux atteint au moins 1 %.
Comparons les mensualités pour un emprunt de 150 000 € sur 20 ans (assurance comprise) :
• au taux de 3 % = 876 €
• au taux de 1,6 % = 776 €
Un gain de 100 € qui peut être mis à profit pour épargner, consommer ou contracter un autre emprunt.
La renégociation de crédit peut rapporter gros si on choisit de baisser la durée plutôt que la mensualité. C'est mécanique, en réduisant les années de remboursement, on profite de taux plus faibles et d'intérêts moins élevés. Le gain généré peut être de 30 % par rapport à une diminution de mensualité.
Prenons un exemple de renégociation pour un emprunt de 200 000 € :
• mai 2016 : sur 20 ans mensualité 1 126 euros pour un coût total du crédit avec assurance de 70 147 €,
• renégociation en mai 2018 : sur 17 ans mensualité de 1 134 euros pour un coût total du nouveau crédit de 43 235 euros.
Soit plus de 16 100 euros d'économies et une durée de remboursement réduite de 3 ans. Cependant, la moitié des particuliers qui renégocient préfèrent baisser leur mensualité pour se donner un peu d'air.
Précisons que les banques recommanderont d'effectuer cette renégociation de crédit pendant le premier tiers de la durée de vie du prêt. Au début du remboursement du crédit, les intérêts constituent une part importante, puisque chaque mensualité contient à la fois le capital restant à rembourser ainsi que les intérêts. Les banques limitent en effet les risques en augmentant la part des intérêts bancaires au début des remboursements. De plus, pour que cette renégociation soit payante, le montant du capital restant dû doit idéalement être au moins égal à 70 000 €.
C'EST GAGNANT SUR LA DURÉE OU LA MENSUALITÉ
Renégocier son prêt immobilier permet de réduire la durée de remboursement ou de diminuer les mensualités !
La renégociation engendre en effet des coûts tels les frais de dossier. Même auprès de sa propre banque qui tente de pallier les pertes engendrées par la baisse du taux. Il convient par conséquent de comparer les propositions avec un autre organisme ou de demander à un courtier une étude financière. Ils peuvent représenter 2 % du capital restant dû !
Depuis la loi Bourquin de 2017, tout emprunteur peut résilier son assurance de prêt à la date anniversaire du contrat. Concrètement, dès lors que les garanties proposées par le nouvel assureur sont équivalentes à celles de la banque qui a accordé le prêt, celle-ci ne peut pas s'opposer à une rupture de contrat.
Selon une étude menée par le site capital.fr, les économies peuvent atteindre des sommes conséquentes :
• jusqu'à 6 700 € sur 20 ans pour un emprunteur de 30 ans,
• 8 000 euros pour un emprunteur de 40 ans.
Les jeunes emprunteurs doivent saisir cette opportunité. Au-delà de 45 ans, les risques santé pèsent plus et le coût de l'assurance augmente proportionnellement. Les bénéfices s'en trouveront donc plus réduits pour l'assuré.
Christophe Raffaillac